
La Cameroon Water Utilities Corporation a annoncé la construction de cinq unités de production d’eau embouteillée, visant à diversifier son offre et à renforcer l’accès à l’eau potable. Ce projet ambitieux pourrait bouleverser le marché des eaux embouteillées et réduire la dépendance aux ventes d’eau en réseau. En réponse à l’appel lancé par le président de la République Paul Biya,le directeur général Blaise Moussa entend offrir aux consommateurs une nouvelle ère dans la distribution de l’eau potable.

Le 30 avril dernier, Camwater a lancé un appel d’offres international pour la création de ces usines, qui seront situées à Yaoundé, Douala, Bafoussam, Limbe et Maroua. Ces installations seront spécialement conçues pour l’ultrafiltration, la minéralisation équilibrée et l’embouteillage d’eau potable.
«La commercialisation de l’eau de table par la Camwater permettra, une fois mise en œuvre, de réduire sa dépendance aux ventes d’eau en réseau, un segment historiquement à faible marge bénéficiaire et à forte connotation sociale, renforcer sa capacité d’autofinancement à travers des revenus alternatifs stables et croissants, accroître sa compétitivité et sa visibilité sur le marché camerounais des services d’eau et Renforcer l’accès à l’eau potable des populations, au-delà des robinets », précise Blaise Moussa.
Blaise Moussa, directeur général de Camwater, a souligné que l’eau embouteillée ne remplacera pas l’eau fournie par les robinets, mais constituera plutôt un complément. Les formats proposés incluront des bouteilles de 10 litres, 1,5 litres et 0,5 litres, avec des packs adaptés aux besoins des consommateurs. La construction de ces unités devrait s’étendre sur 24 mois et sera financée par l’État, Camwater ou par des partenariats public-privé.
Ce projet vise à réduire la dépendance de Camwater aux ventes d’eau en réseau, historiquement peu rentables. « La commercialisation de l’eau de table augmentera notre capacité d’autofinancement et améliorera notre compétitivité sur le marché », a déclaré Moussa. Cela devrait également élargir l’accès à l’eau potable pour les populations, au-delà des systèmes de distribution traditionnels.
Avec l’entrée de Camwater sur le marché, la concurrence pourrait se renforcer, notamment face à l’entreprise libanaise Sources du pays, qui détient 58 % des parts de marché, et à la Société des eaux minérales du Cameroun (SEMC), une filiale du groupe français Castel avec 30 % de parts. Ce repositionnement stratégique pourrait redéfinir les dynamiques du secteur de l’eau embouteillée au Cameroun et offrir de nouvelles options aux consommateurs.
Ce projet marque un tournant dans la stratégie de Camwater, ouvrant la voie à une amélioration de l’approvisionnement en eau et à un investissement durable dans le secteur.
Franck Duclair Biye (Correspondance particulière)