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Alabuga Start : l’Afrique doit ouvrir les yeux, alerte le député Martin Mureri

Présenté comme une opportunité de formation pour la jeunesse africaine, le programme russe Alabuga Start suscite de vives inquiétudes. Au Zimbabwe, le député Martin Mureri dénonce une forme d’«esclavage moderne» et interpelle son gouvernement. Face à des conditions opaques et des soupçons d’exploitation, l’Afrique est appelée à la vigilance.

Le programme de formation controversé Alabuga Start, initié par la zone économique spéciale d’Alabuga en Russie, continue de soulever des inquiétudes à travers l’Afrique. Dernier en date à s’en émouvoir : Martin Mureri, député de Masvingo Urban et avocat des droits de l’homme au Zimbabwe, qui a promis de porter le débat devant le Parlement national. Dans une déclaration ferme, il a dénoncé ce qu’il qualifie d’« esclavage moderne » dissimulé sous les apparences d’un programme de développement. Il appelle le ministre zimbabwéen des Affaires étrangères, le professeur Amon Murwira, à venir s’expliquer publiquement sur le contenu et les implications de cette initiative controversée. Dans une publication en ligne, le journal zimbabwéen masvingomirror.com a cité le député Mureri qui a averti en ces termes «Nous ne pouvons pas détourner le regard pendant que nos filles sont maltraitées à l’étranger sous couvert d’amitié russo-zimbabwéenne. Ce programme manque de transparence et soulève de sérieuses préoccupations éthiques».

Une promesse séduisante, une réalité préoccupante

Présenté comme une opportunité de formation technique et professionnelle pour les jeunes Africains âgés de 18 à 22 ans, Alabuga Start offre un logement subventionné, un billet d’avion pris en charge, ainsi qu’une allocation mensuelle de 550 dollars. Les domaines proposés vont de l’ingénierie à la robotique, en passant par la médecine ou l’économie. Mais derrière cette façade prometteuse, des signaux d’alerte émergent : horaires de travail excessifs, conditions de vie opaques, et implication potentielle dans la fabrication de drones militaires Shahed 136 utilisés dans des zones de conflit. Plusieurs sources évoquent des tactiques de recrutement ambiguës, ciblant des jeunes vulnérables à la recherche d’un avenir meilleur hors du continent.

Une question qui dépasse les frontières

Au-delà du Zimbabwe, l’inquiétude grandit en Afrique. Des enquêtes auraient été ouvertes dans des pays comme le Botswana par Interpol. Dans d’autres États, comme le Ghana, le Nigéria ou le Cameroun, l’absence de communication officielle sur le sujet pourrait masquer une réalité encore peu documentée.David Coltart, maire de Bulawayo, appelle les citoyens à la prudence : «Trop souvent, les jeunes désespérés sont pris au piège de promesses trompeuses. Dans le contexte actuel de crise économique, ces programmes peuvent facilement devenir des pièges.»

Une alerte panafricaine nécessaire

Alors que des centaines de jeunes Africains sont potentiellement concernés, des voix s’élèvent pour réclamer une réponse coordonnée des gouvernements africains. La protection de la jeunesse, en particulier des jeunes filles, face aux programmes transnationaux aux contours flous, est aujourd’hui un enjeu de souveraineté, de dignité et de sécurité humaine. Martin Mureri entend faire de ce dossier une priorité au Parlement, espérant que son initiative incitera d’autres pays à mener leurs propres enquêtes et à exiger des garanties sur la nature réelle du programme Alabuga
Start.

Garikai Mafirakureva

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