
Au Gabon, des chercheurs du CERMEL testent un nouveau traitement antipaludique administré en une seule prise. Plus simple, plus rapide et déjà très prometteur, il pourrait transformer la prise en charge du paludisme dans le pays.
Dans la lutte contre le paludisme, une avancée majeure pourrait bientôt changer la donne. Des scientifiques du Centre de recherche médicale de Lambaréné (CERMEL) ont développé un traitement à dose unique associant une artémisinine à trois médicaments déjà connus du marché. Entre mai 2024 et octobre 2025, l’équipe du Docteur Ghyslain Mombo-Ngoma a testé cette formule sur plus de 1 000 patients, dont de nombreux enfants de moins de dix ans.

Les premiers résultats sont particulièrement encourageants : 93 % des personnes ayant reçu la dose unique ne présentaient plus de parasites 28 jours après l’administration, contre 90 % pour le traitement classique sur trois jours. Dans un contexte où la morbidité et la mortalité liées au paludisme repartent à la hausse, l’objectif était clair : optimiser les médicaments existants pour offrir une solution immédiate et efficace.
La prévention demeure pourtant essentielle, notamment face aux moustiques qui transmettent la maladie. Malgré leur importance, les moustiquaires montrent leurs limites. Pour Hugues Ronel Essanga Ngomo, du programme national de lutte contre le paludisme, la situation reste préoccupante : en 2024, plus de 154 000 cas ont été recensés, soit une incidence de 62 pour 1 000 habitants.
Le Dr Mombo-Ngoma rappelle également qu’un tiers des patients ne vont pas au bout des traitements actuels, souvent jugés trop longs. D’où l’intérêt d’un médicament à prise unique, à la fois plus simple à suivre et potentiellement plus efficace. Des discussions sont en cours avec un fabricant pour concevoir une capsule unique ou un pack combiné, avec pour ambition de proposer un traitement abordable et facile d’utilisation.
Gérald Nyatte



