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Bénin : révision constitutionnelle pour la classe politique

L’Assemblée nationale a adopté ce samedi 15 novembre 2025, une révision constitutionnelle. Les députés ont validé la création d’un Sénat et l’allongement des mandats présidentiel et législatifs de cinq à sept ans dès les élections de 2026  est soutenue par la majorité présidentielle.

L’adoption par les députés béninois d’une réforme constitutionnelle à la majorité requise des quatre cinquièmes à l’aube de la journée du samedi 15 novembre 2025 suscite de nombreuses réactions dans le pays. Avec 90 voix pour et 19 contre, la révision adoptée à l’aube modifie l’architecture institutionnelle du Bénin.

Le premier volet de la réforme instaure un Sénat, présenté par la majorité présidentielle comme un « conseil de sages ». Cette nouvelle chambre haute devrait compter entre 25 et 30 membres, combinant des personnalités désignées et des membres de droit. L’âge limite de participation est fixé à 85 ans.

Le Sénat se voit attribuer une mission de régulation de la vie politique pour la sauvegarde et le renforcement de l’unité nationale, de la démocratie et de la paix. Ses prérogatives incluront notamment la possibilité de demander une seconde lecture des lois votées par l’Assemblée nationale – à l’exception de textes majeurs tels que la loi de finances –, un pouvoir jusqu’ici réservé au président de la République.

 L’institution disposera entre autre du pouvoir de solliciter, dans les mêmes conditions que le président de la République, une seconde lecture de toute loi votée à l’Assemblée nationale excepté quelques unes comme la loi des finances.

Le mandat présidentiel et législatif passent à 7 ans !

Le mandat présidentiel passe officiellement de cinq à sept ans, renouvelable une seule fois, maintenant ainsi l’intangibilité de la limitation à deux mandats. Ceux des députés et des maires s’alignent également sur cette durée de sept ans, une modification qui prendra effet à partir des prochaines élections, prévues en 2026. La dernière révision de la constitution date de 2019.

Dans les rangs de l’opposition, c’est d’abord la création d’une seconde chambre parlementaire qui suscite de vives critiques. Alors que certains, à l’image du député démocrates Kolawolé Djiman Ogbon, s’indignent « Traditionnellement, les sénateurs sont des élus, mais ici, un ancien président de la République, un ancien membre de la Cour constitutionnelle, est d’office membre du Sénat.

D’autres estiment que ce nouveau Sénat est une institution créée sur-mesure pour le président Patrice Talon afin que celui-ci puisse garder le contrôle sur le futur président élu.

Luther SANA

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