La transition vers des systèmes alimentaires agroécologiques au Cameroun a franchi une étape importante avec la visite officielle de Loice Tsitsi, émissaire de l’Alliance pour la Souveraineté Alimentaire en Afrique, au siège de la Coordination Nationale des Organisations Paysannes du Cameroun. Son déplacement, qui a culminé avec une séance de travail constructive le 28 octobre 2025, témoigne de l’intérêt marqué de l’AFSA pour l’initiative camerounaise.
Loice Tsitsi, venue du Zimbabwe pour l’occasion, a rejoint les membres du Comité multi-acteurs de la Coordination Nationale des Organisations Paysannes du Cameroun (Cnop-Cam) pour un atelier de formation et d’information. Cette rencontre a été l’occasion d’échanges d’idées, de partages d’expériences et d’une évaluation de compétences visant à affiner la stratégie.
La consultante Loice Tsitsi s’est dite satisfaite de l’interaction entre les parties prenantes. Les échanges ont permis de bien ficeler les arguments adéquats pour un plaidoyer apte à assurer cette transition Agroécologique tant souhaitée pour les systèmes alimentaires au Cameroun.
Au sortir de l’atelier, l’émissaire de l’Alliance pour la Souveraineté Alimentaire en Afrique (AFSA) a exprimé son optimisme et sa satisfaction : « … Je pars du Cameroun avec de très beaux souvenirs et surtout avec des saveurs qui m’ont donné du sucre aux dents. Je n’hésiterai pas à revenir au Cameroun si l’occasion se présente à moi ».
Ont activement participé à cette journée de travail le Réseau des Acteurs du Développement Durable (RADD), JVR-Cameroun, la Cnop-Cam, et d’autres acteurs engagés. Tous ont réaffirmé leur rôle crucial dans ce processus.
Une résolution majeure a été prise lors de cette rencontre à savoir la mise sur pied d’une chaîne de valeur afin de fédérer les énergies et d’atteindre l’objectif de transition agroécologique.
La campagne « Je mange Camerounais » évaluée et renforcée
Au-delà du plaidoyer pour l’agroécologie, la rencontre a permis une évaluation de la Campagne « Je mange Camerounais ». Lancée il y a quelques mois, cette initiative portée par l’AFSA et mise en œuvre par la Cnop-Cam, promeut l’art culinaire made in Africa en valorisant spécifiquement les mets camerounais.
Face à la forte concurrence des produits importés, la campagne gagne progressivement du terrain. Des initiatives locales, telles que les concepts de « Dimanche taro », « Vendredi Ok » ou les foires culinaires traditionnelles, illustrent cette dynamique et contribuent à placer les plats camerounais en bonne place dans les habitudes de consommation, tant chez les nationaux que chez les étrangers.
Elisabeth Atangana, présidente de la Cnop-Cam, a insisté sur la nécessité de maintenir une parfaite collaboration au sein du comité multi-acteurs, voyant en elle un renforcement de la vision de développement des systèmes alimentaires durables en agro-écologie. Bien que d’énormes défis persistent, notamment : la non vulgarisation des techniques agroécologiques, l’absence de suivi-évaluation, les difficultés d’ordre financier, l’accompagnement des pouvoirs publics qui devient de plus en plus restreint.
Ernesthine BIKOLA
