Input your search keywords and press Enter.

Eneo : 800 milliards de dettes et des coupures en prime

 La facture est salée, mais le courant, lui, est souvent absent. Le concessionnaire national de l’électricité navigue dans une crise financière aussi profonde que l’obscurité lors de ses délestages.

Si les coupures intempestives d’Eneo nous font vivre à la bougie, l’entreprise, elle, vit visiblement à crédit. Un rapport officiel révèle que le concessionnaire cumule 800 milliards de FCFA de dettes. Une somme qui donnerait le tournis à n’importe quel comptable, mais qui semble être devenue la routine pour notre fournisseur d’électricité national.

Parmi ses créanciers, on trouve 500 milliards dus à ses fournisseurs. On imagine ces derniers, une lampe torche à la main, attendant désespérément d’être payés. Ironie du sort : Eneo a pourtant renoué avec les bénéfices ces dernières années. Mais comme un client qui paie sa facture sans avoir de courant, ces profits semblent surtout théoriques.

Le ministère de l’Eau et de l’Énergie considère désormais Eneo comme un « risque budgétaire » pour l’État. Traduction : quand Eneo éternue, les finances publiques s’enrhument. L’entreprise dépend de prêts bancaires à court terme et d’un réseau si vétuste qu’on se demande parfois s’il n’est pas alimenté par des dynamos.

Face à cette situation, le gouvernement prépare un plan de sauvetage qui s’étale jusqu’en 2026. Au programme : rachat des parts de l’actionnaire majoritaire, restructuration de la dette et augmentation progressive des tarifs. Parce qu’apparemment, la solution à une entreprise défaillante est de faire payer plus cher un service intermittent.

En attendant le miracle, les Camerounais continuent de maîtriser parfaitement deux choses : compter les heures sans électricité et espérer que les 800 milliards de dettes finiront par apporter un peu de lumière.

Gérald Nyatte

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *