L’aventure continentale de l’Aigle Royal de la Menoua en Coupe de la Confédération de la CAF a pris fin prématurément, dès le premier tour préliminaire. Face au FC San Pedro, champion de Côte d’Ivoire, le club camerounais n’a pas pu inverser la vapeur après une défaite initiale (1-0) à domicile, malgré un honorable match nul (2-2) arraché à l’extérieur le samedi 27 septembre 2025.
Si, sur le terrain, les joueurs n’ont pas démérité – comme en témoignent les deux égalisations signées Yemele –, c’est en amont que le bât a blessé. Beaucoup pointent du doigt une gestion contestable du banc, qui aurait coûté cher au collectif.
En effet, après une saison historique couronnée par la montée en Élite One et un titre en play-offs, le technicien Serge Emaleu, architecte de cette réussite, avait pourtant tracé une feuille de route claire pour l’Afrique. Dès juin, il évoquait un « recrutement ciblé » et l’ambition de jouer au stade de Kouékong pour s’appuyer sur un large public. Une vision sereine et ambitieuse.
Pourtant, peu avant le début de la campagne africaine, le club a opéré un revirement surprenant en confiant les rênes à Wamba Petit Michel, sans communication officielle concernant le départ d’Emaleu. Un changement brutal qui a semé le doute et brisé la dynamique du groupe.
Le malaise s’est accentué après le match aller perdu (0-1), lorsque le nouvel entraîneur a tenu des propos déroutants, évoquant le manque de préparation des « enfants » et se défendant d’être un « magicien ». Une sortie perçue comme un désaveu, loin de la fermeté et de la vision précédemment affichées.
Au final, l’Aigle Royal quitte la scène africaine la tête basse, mais avec une leçon à retenir : sur le continent, le talent ne suffit pas. Sans stabilité technique, sans projet cohérent et sans communication maîtrisée, les plus belles ambitions peinent à s’épanouir.
Gérald Nyatte
