Un rapport de Deloitte recommande un licenciement massif de 400 employés, tandis que le DG s’offre des cadeaux de départ à 72 millions. Les syndicats menacent de perturber les vols.
Si l’aéroport de Yaoundé-Nsimalen semble calme en surface, c’est dans les bureaux que l’orage gronde. Le cabinet Deloitte vient de publier un rapport aussi implacable qu’une fermeture de portes d’embarquement : il faudrait licencier 400 employés sur les 1 800 que compte actuellement ADC.
La situation a de quoi faire sourire (jaune) : alors que le directeur général Thomas Owona Assoumou a triplé les effectifs depuis 2009 sans véritable justification, le rapport estime que 700 employés suffiraient amplement. On imagine la scène : des cadres qui se tournent les pouces en attendant que le prochain avion atterrisse… éventuellement.
Mais le meilleur reste à venir. Alors que Deloitte recommande des départs volontaires, le DG a soudainement résilié le protocole d’accord – tout en offrant un généreux chèque de 72 millions FCFA à son ancienne DRH. Un joli parachute doré qui contraste avec les perspectives plutôt… turbulentes du personnel.
Les syndicats, notifiés de cette décision unilatérale le 5 septembre, menacent désormais de perturber l’assistance des vols dès le 15 septembre. Coïncidence troublante ? L’élection présidentielle approche à grands pas, et il semble que certains aient décidé de faire décoller la grogne au pire moment.
Entre les effectifs pléthoriques, les indemnités qui font rêver et les menaces de grève, ADC traverse une zone de turbulence dont elle serait bien inspirée de sortir vite. Avant que les passagers ne doivent peut-être un jour pousser eux-mêmes leurs valises…
Gérald Nyatte
