
Projet porté par le Réseau Femmes et Performances, et le mouvement Give Back to Mama.

Une étude menée en 2019, par le Projet d’Appui à la Modernisation du Cadastre et au Climat des Affaires (PAMOCCA) et visant à valoriser le capital foncier pour améliorer la croissance et réduire la pauvreté, faisait état de ce que seul 27 % des femmes camerounais étaient propriétaires de titres fonciers.

Un pourcentage, selon le Ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille, pas si différent en 2025.
Face à la situation, le Réseau Femmes et Performances (REFEP), sous la présidence de Pauline Catherine Mutlen épse Bikay, a pris le taureau par les cornes avec le soutien du mouvement Give Back to Mama, porté par Samuel Ervé Mandeng, Développeur en Leadership communautaire (Camerounais venu du Canada).

Raison d’être du 2e stop de la « Caravane 52 semaines femmes et performances », organisé, le 29 août 2025 à Yaoundé, sous le thème : « Femme et droit foncier : une femme, un titre foncier ».

Activité placée sous le co-patronage du Ministère des Domaines, du Cadastre et des Affaires Foncières (Mindcaf), et du Ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille (Minproff).

Au programme des échanges, plusieurs sous-thèmes : « Femme, leadership et autonomisation »; « Femme, droit et patrimoine »; « Femme et titre foncier « ; « Femme et logement « ; « Femme et financement « …

Le programme : «Une femme, un titre foncier, un logement intelligent», par exemple, est un projet innovant qui vise à faciliter l’accès numérique au foncier pour les femmes camerounaises. Il s’agit, à travers cette démarche, de promouvoir la sécurisation du patrimoine, d’ouvrir des opportunités de financement pour l’acquisition de logements, et de renforcer l’autonomisation économique des femmes.

Les femmes des administrations publiques, privées et des associations formant le REFEP ont également été édifiées, par les experts, sur la sécurisation du foncier, la protection juridique des biens ainsi que les mécanismes d’accès au financement pour les projets immobiliers féminins.
Le paradoxe de la femme et du foncier
« On ne sera jamais assez prolixe lorsqu’il faut aborder le problème de la femme et le foncier, parce que c’est un paradoxe que celle-là qui tient l’économie des familles, qui nourrit les nations ne puisse pas être propriétaire de la terre.

Les statistiques faibles en disent long. Au niveau du Ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille, nous sensibilisons massivement les femmes à se rapprocher du Ministère des Domaines, du Cadastre et des Affaires Foncières. Nous travaillons d’ailleurs main dans la main avec ce ministère dans le cadre de cette sensibilisation afin que les femmes puissent être au parfum des procédures, parce qu’on l’a dit, c’est l’ignorance parfois des mécanismes, des procédures qui font en sorte qu’elles aient peur d’aller vers ce précieux bijou qu’elles doivent absolument avoir. C’est vrai qu’il existe des us et coutumes discriminatoires par rapport à la propriété foncière pour la femme, mais la loi est là, elle a tout régulé. Et, nous encourageons les femmes à se mettre en avant, à aller acheter des titres fonciers; pour celles qui sont héritières, à chercher ce précieux document qui leur permet de sécuriser leurs terres et de pouvoir aisément mobiliser les fonds pour exercer leurs activités », a exhorté Constante Kamgang, représentante du Minproff.
Impact social et économique
« Ce qui compromet l’obtention des titres fonciers, par les femmes, est la méconnaissance des textes, les pesanteurs coutumières dans certaines localités et le pouvoir d’achat.

Car, il faut dire qu’à date, les procédures d’obtention de titres fonciers ne sont pas gratuites. Avec nos partenaires institutionnels à savoir : le Minproff, la société civile, le Réseau Femmes et Performances et nos frères et sœurs venus de l’étranger, le mouvement Give Back To Mama, nous sommes en synergie pour essayer d’encourager la femme à travailler comme d’habitude, mais aussi à sécuriser son investissement. Il est donc important qu’au sortir de ces travaux, que les femmes puissent connaître les procédures d’obtention du titre foncier. Et nous allons mettre à la disposition des femmes tout à l’heure des titres fonciers établis. Grâce à ce document, on peut se rapprocher du Crédit Foncier et obtenir le crédit, pour ses projets. Donc, il y a un impact social, un impact économique avec le titre foncier », a expliqué Isabelle Makota, représentante du Mindcaf.
Attentes salutaires
« Par rapport aux attentes de ce deuxième stop, nous les avons vécues en life ce matin avec le lancement du programme : « Une femme, un titre foncier », qui permettra aux femmes, à travers le Mindcaf, de s’approprier les procédures.

Les textes juridiques sont bien élaborés, mais la faiblesse est la méconnaissance de ces textes et des procédures pour l’obtention du titre foncier. Il est donc question pour les femmes de se rapprocher de plus en plus du Mindcaf, de se mettre ensemble à travers le Réseau Femmes et Performances, pour avoir plus de connaissances des actions que le gouvernement camerounais mène à l’attention de la femme, pour la soutenir et à l’aider être à condition égale de vie avec l’homme. Ce qui lui permettra également de soutenir un peu plus le développement de notre pays », a recommandé la Présidente du REFEP.
Sensibiliser sur les opportunités disponibles
« Le rôle de Give Back to Mama, c’était de mobiliser les Camerounais de la diaspora et ceux de l’étranger à participer à l’action gouvernementale à travers ce programme.

Par rapport au thème : « Une femme, un titre foncier », il était question de parler à la fois au nom de ces femmes camerounaises à l’étranger, pour dire que c’est possible pour elles d’avoir aussi des titres fonciers dans leur cher et beau pays, le Cameroun. Donc, notre objectif était de réunir des experts venus des États-Unis, de l’Angola, de la France et du Brésil, pour partager leurs expériences avec les femmes de notre pays.

Nous avions en définitive le devoir de sensibiliser ces femmes sur les opportunités à saisir, mais davantage à comprendre qu’elles ont aussi de la place dans ce vaste projet », a informé le Président de Give Back to Mama.
Bertrand TJANI