Le gouvernement camerounais débloque une nouvelle enveloppe pour stimuler la production agropastorale et halieutique. Cette initiative vise à limiter les importations massives de denrées de base et à accélérer la mise en œuvre du plan triennal d’import-substitution.
Yaoundé, 19 août 2025 – Nouvelle étape dans la bataille contre la dépendance alimentaire. Le 14 août dernier, le ministre de l’Économie, Alamine Ousmane Mey, a signé des accords avec sept structures publiques pour un transfert de 13,55 milliards de FCFA destinés à booster la production agricole, pastorale et halieutique.
Dans le détail, 9,2 milliards de FCFA seront canalisés vers la Banque camerounaise des petites et moyennes entreprises (BC-PME), afin d’accompagner les acteurs privés engagés dans les filières ciblées par le Plan intégré d’import-substitution agropastoral et halieutique (PIISAH). Les 4,3 milliards restants bénéficieront à l’Unvda Ndop, à l’IRAD, à l’Office céréalier, à la Sodepa, ainsi qu’aux projets Viva-Logone et Viva-Bénoué, pour dynamiser la production de riz, de céréales, de viande bovine, de lait, et améliorer la disponibilité des semences et intrants.
« La signature de ces documents marque une étape décisive dans l’atteinte des objectifs du PIISAH », a souligné Alamine Ousmane Mey. L’enjeu est de taille : entre 2013 et 2022, le Cameroun a dépensé en moyenne 3 000 milliards de FCFA par an pour importer du riz, du blé, du maïs, du poisson et des huiles.
Pour briser cette dépendance, le gouvernement a lancé un plan triennal (2024-2026) de 1 500 milliards de FCFA, destiné à renforcer la production et la transformation locales. Lors de sa première année en 2024, l’État a mobilisé 248,49 milliards de FCFA, mais les résultats ont été jugés « mitigés ».
En 2025, l’effort budgétaire est porté à 511,63 milliards de FCFA, puis à 611,4 milliards en 2026. Les filières prioritaires ciblées restent le riz, le maïs, le poisson et d’autres produits agricoles stratégiques. À ce jour, le gouvernement a déjà sécurisé 800 milliards de FCFA, soit 53 % du financement global prévu pour le plan.
Gérald Nyatte