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Biya 2025 : le Sphinx du Cameroun brise le silence numérique

À 92 ans et après 43 ans au pouvoir, Paul Biya, le président camerounais, a mis fin aux spéculations en annonçant sa candidature à l’élection présidentielle de 2025 via un post Facebook, déclenchant une onde de choc politique et relançant le débat sur l’avenir du pays.

Le Cameroun est en ébullition. Après des semaines de rumeurs et d’attente fiévreuse, le président Paul Biya a finalement levé le voile sur ses intentions. C’est par un simple post sur sa page Facebook officielle que le chef de l’État, âgé de 92 ans et fort de 43 années de règne ininterrompu, a déclaré : « Je suis candidat à l’élection présidentielle du 12 octobre 2025 ». Une annonce numérique, brève mais percutante, qui marque un tournant et prolonge une aventure politique hors du commun.Au sein du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), l’effervescence est palpable. Les éloges fusent, les ralliements se multiplient et la machine électorale se remet en marche avec une énergie renouvelée. Le président national du parti, affirmant une détermination inébranlable face aux « défis » actuels, se positionne une fois de plus comme le garant de la stabilité. Pour ses fidèles, c’est une promesse de continuité. Pour ses détracteurs, c’est la preuve d’un système incapable de se réinventer sans son architecte.Au-delà des réactions passionnées, une réalité s’impose : le Cameroun s’apprête à vivre une campagne électorale sans précédent, entre le culte de la longévité et les impératifs démocratiques. Le peuple camerounais, partagé entre résignation et espoir, aura le dernier mot dans les urnes. Paul Biya cherche à convaincre qu’à 92 ans, il est toujours l’homme de la situation. Il appartient désormais à la nation de décider si elle partage cette conviction.

Contexte et enjeux de la candidature

La décision de Paul Biya de briguer un huitième mandat intervient dans un contexte politique et social complexe au Cameroun. Son âge avancé (92 ans) et la durée exceptionnelle de son règne (plus de 43 ans) sont des éléments centraux du débat public. Cette longévité au pouvoir, unique en Afrique, soulève des questions sur la transition démocratique et le renouvellement de la classe politique.

L’annonce, faite via les réseaux sociaux, est également significative. Elle marque une tentative de moderniser la communication présidentielle, traditionnellement plus discrète, et de toucher une audience plus jeune et connectée. Cependant, elle ne dissipe pas les interrogations sur la santé du président et sa capacité à diriger le pays pour un nouveau septennat.

Réactions et perspectives

La candidature de Paul Biya a été accueillie par des réactions contrastées. Si ses partisans y voient un gage de stabilité et la continuité d’une politique éprouvée, l’opposition dénonce un verrouillage du système politique et l’absence d’alternance. Les défections récentes au sein du camp présidentiel, mentionnées par certaines sources, pourraient également indiquer des tensions internes ou une volonté de certains acteurs de se positionner pour l’après-Biya.

L’élection du 12 octobre 2025 s’annonce donc comme un scrutin crucial. Au-delà du choix d’un président, c’est l’avenir institutionnel et démocratique du Cameroun qui sera en jeu. La capacité du pays à organiser des élections transparentes et acceptées par tous les acteurs sera déterminante pour sa stabilité future.

Analyse : Entre tradition et modernité, un défi pour le Cameroun

La candidature de Paul Biya pour un huitième mandat est emblématique des défis auxquels sont confrontés de nombreux pays africains. Elle illustre la tension entre la tradition du pouvoir en place et les aspirations à la modernité démocratique. Le recours à Facebook pour une annonce aussi capitale, bien que symbolique d’une ouverture aux nouvelles technologies, ne suffit pas à masquer les questions profondes sur la gouvernance et la participation citoyenne.

Le Cameroun se trouve à un carrefour. La persistance d’un leadership aussi ancien, malgré les appels au changement et les défis économiques et sécuritaires, met en lumière la complexité des dynamiques politiques internes. L’élection de 2025 ne sera pas seulement un vote pour un candidat, mais un référendum sur la direction que le pays souhaite prendre : celle de la continuité, avec ses avantages et ses inconvénients, ou celle d’une transition, dont les modalités restent à définir. Le peuple camerounais, par son vote, aura le pouvoir de dessiner les contours de son avenir.

Gérald Nyatte

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