L’ex-chanteur devenu “gourou” est accusé d’avoir violé ses propres filles, sous couvert d’une dérive mystique.
Le Cameroun est sous le choc. Atangana Atangana Désiré, connu sous le nom de scène Saint Désir Atango, a été arrêté à Yaoundé. L’ancien chanteur des années 2000, reconverti en pseudo-prophète, est accusé d’inceste sur ses deux filles : l’une de 22 ans, aujourd’hui enceinte, et l’autre de 31 ans, mère d’un enfant de lui.
Se proclamant “le Christ noir”, il justifie ses actes par une spiritualité animiste réinventée. Pire, il a revendiqué ces crimes dans une vidéo provocatrice, appelant à “réviser les lois coloniales” et qualifiant l’inceste de “sang pur”. Une rhétorique délirante et dangereuse.
Face à la première réaction jugée trop timide des autorités, la mobilisation sur les réseaux sociaux a poussé à une action plus ferme. L’avocate Me Alice Nkom a rappelé l’article 360 du Code pénal, qui interdit et punit clairement l’inceste au Cameroun. “Ce n’est pas de la foi, c’est un crime”, a-t-elle martelé.
Ce drame soulève une question centrale : comment un tel personnage a-t-il pu agir aussi longtemps en toute impunité ? Il alerte aussi sur les dérives sectaires, parfois tolérées au nom de traditions ou de spiritualité.
L’heure est à la justice. Mais aussi à une prise de conscience collective. Aucun gourou, prophète ou chef spirituel ne doit être au-dessus des lois.
Gérald Nyatte