La Journée internationale de l’alphabétisation 2021, célébrée le 10 septembre dernier, a permis au ministère de l’Education de Base de mettre en exergue les efforts des pouvoirs publics et privés d’augmenter l’offre d’alphabétisation.
Le Cameroun s’est joint au reste du monde, le 10 septembre 2021, pour célébrer la Journée internationale de l’alphabétisation 2021, sous le thème : « L’alphabétisation pour une reprise axée sur l’humain : réduire la fracture numérique ». La cérémonie était présidée à Yaoundé, par la Secrétaire d’Etat au Minedub – Ministre de l’Education de Base, Kilo Vivian Asheri, représentant le Ministre Laurent Serge Etoundi Ngoa. L’occasion a permis au pays de mettre en vitrine les actions et réalisations en faveur de la promotion de l’alphabétisation par ces temps de crise du Covid-19, qui provoque une perturbation de l’apprentissage des enfants, des jeunes et des adultes.
« L’objectif du thème de cette année, qui demande de réduire la fracture numérique dans le cadre de cette célébration, est de réfléchir et de parler des manières dont les pédagogies et les méthodes éducatives modernes et efficaces peuvent être utilisées dans l’enseignement et l’apprentissage des adultes », a indiqué Fatime Bilamo épse Biboni, responsable au Minedub. Aussi, elle a donné à retenir que les compétences numériques font parties des compétences d’alphabétisation. Ce qui permet aux apprenants de participer à l’apprentissage à distance, de transformer le lieu de travail afin d’accéder à une société numérisée. Dans sa politique d’alphabétisation, le Cameroun a ainsi créé 731 centres d’alphabétisation fonctionnelle et 94 centres d’éducation de base non formels. Et, pour augmenter l’offre d’alphabétisation, l’Etat a aussi créé des centres d’alphabétisation publics en zone rurale.
Réinventer l’avenir
« Chez les jeunes filles, lorsque nous organisons nos programmes, lorsque nous implémentons nos programmes sur le terrain, elles sont particulièrement sollicitées par le fait que ce sont elles qui doivent dès la naissance apprendre aux enfants à parler les langues maternelles. Et, pour être complet, alphabet, ces enfants apprennent aussi à lire et à écrire les langues maternelles », a fait savoir Etienne Sadembouo, Président de l’Anaclac – l’Association Nationale des Comités de Langues Camerounaises. Selon ce membre de la société civile, une seule fille analphabète entraine au moins cinq à dix autres personnes. « La fille étant celle qui est à la maison tous les jours, avec sa progéniture, elle va entrainer une cascade d’analphabètes. Donc, nos programmes dans les villages ciblent très fortement la jeune fille, qui a besoin de lire, d’écrire et de compter. Cette compétence de base doit être exploitée dans les activités liées à sa vie, sa santé, son travail et à la formation de sa progéniture par les connaissances qu’elle peut acquérir à travers les cours d’alphabétisation. Lire et écrire lui permet ainsi d’avoir des connaissances relatives au savoir-être et au savoir-faire. C’est cela l’alphabétisation », a-t-il précisé. La journée a donc permis aux acteurs d’examinera les façons dont l’alphabétisation peut contribuer à bâtir un fondement solide pour une reprise axée sur l’humain, en mettant en avant les interactions entre l’alphabétisation et les compétences numériques dont ont besoin les jeunes et les adultes non alphabétisés. Elle a également permis d’explorer les facteurs qui rendent une alphabétisation fondée sur la technologie inclusive et utile, afin de ne laisser personne de côté. Au demeurant, cette journée a donné l’occasion de réinventer l’avenir de l’enseignement et de l’apprentissage dans le domaine de l’alphabétisation, dans le contexte de la pandémie et au-delà.
Bertrand TJANI