Un vent de panique à traverser dans la matinée du 25 février 2023, seulement quelques minutes, le lancement de la course de l’espoir.
Les attentats à la bombe ont été enregistrés, le samedi 25 février 2023, sur l’itinéraire de la course entre le stade Moliko (point de départ et d’arrivée) et le Mont Cameroun. Selon les officiels, le bilan est moins catastrophique que redouté. Une demi-douzaine environ de blessés, dont quelques athlètes. Il s’agit pour la plupart des spectateurs qui suivaient tout près de la charge explosive le déroulé de la course. Aucune perte en vie humaine n’a été signalée. Malgré l’incident, l’ascension du Mont Cameroun s’est poursuivie jusqu’à la cérémonie finale de remise des médailles. C’est ainsi qu’à l’issue de l’épreuve phase dans la catégorie des seniors, Adamu Issa Buba est arrivé premier. Il a parcouru la distance approximative de 42 km en 4 heures 40 minutes. C’est la première fois que ce marathonien de la ligue régionale d’athlétisme du Nord-Ouest inscrit son nom au palmarès de cette course mythique qui célèbre son cinquantième anniversaire cette année. Chez les dames, Carine Tatah est montée sur la première marche du podium avec un chrono de 5 heures 18 minutes. Affiliée à la ligue régionale d’athlétisme du Nord-Ouest, Carine Tatah compte désormais cinq trophées et se rapproche de la reine de la Montagne, Sarah Etongue, sept fois vainqueur de cette compétition qui est réputée être l’une des courses de montagne les plus difficiles au monde.
Par ailleurs, malgré le déroulé de la course, de nombreuses questions alimentent les conversations à la suite de ce malheureux incident. Comment imaginer un circuit pas entièrement sécurisé dans une manifestation sportive comme la course de l’Espoir qui fait courir des foules, particulièrement dans une zone en proie à une crise sécuritaire ? La question préoccupe de nombreux internautes sur la toile, qui demandent que toute la lumière soit faite autant sur les auteurs de l’attaque, que sur les failles sécuritaires. Des clichés consécutifs à cette attaque montrent des victimes, des jeunes pour la plupart, prises en charge dans les centres hospitaliers de Buea. En attendant les résultats de l’enquête ouverte sur cet acte, beaucoup d’observateurs pointent un doigt accusateur sur les branches terroristes des séparatistes ambazoniens, qui détonent par des actes de cruauté dans la zone du Sud-ouest depuis quelque temps.
Il faut rappeler que cette course a été rebaptisée course de l’espoir en 1994, et cette année encore malgré l’incident s’est encore déroulée dans une ambiance festive, sous haute sécurité, en raison des menaces séparatistes. Quoiqu’il en soit, cet incident vient rappeler que l’insécurité persiste dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest, malgré tous les efforts déployés par le gouvernement pour le retour de la paix. Peut-être qu’il convient de changer de paradigme ! L’explosion d’un engin a grisé l’ambiance autour de la 27ième édition de la course de l’espoir samedi dernier à Buea, où les athlètes ont dompté le Char de Dieu la peur au ventre
Ernesthine BIKOLA
