Proclamé vainqueur, le 22 octobre, au terme de l’élection présidentielle du 7 octobre 2018, le président Paul Biya qui a prêté serment le 6 novembre dernier, entame un septennat riche en retombées pour le Cameroun, et en opportunités pour les Camerounais.
Au départ était une brillante prestation de serment du président élu, Paul Biya, l’homme d’Etat en place et bien à son poste, à qui le Peuple a encore renouvelé sa confiance, en lui octroyant ses millions de suffrages et un nouveau mandat de sept ans à la tête du Cameroun. Répondant à l’appel d’un Peuple – nombriliste et réaliste – qu’il n’a jamais trahi, la phrase exceptionnelle « I do so swear » lancée par le président Paul Biya, le 6 novembre 2018, le bras droit levé vers le firmament est plus qu’un simple serment dénudé de symbole : c’est un engagement, un pari, un défi, un pacte, un contrat secret liant le leader à son Peuple. Point de parjure, les Camerounais reconnaissent en leur chef d’Etat, la stature d’un homme d’Etat pratique et pragmatique, et le lui rend bien…
Le 6 novembre dernier, Paul Biya a pris l’engagement de poursuivre son œuvre d’édification de la démocratie et des infrastructures. Dans son agenda, priorité est réservée à l’économie. Ce n’est d’ailleurs un secret pour personne, depuis 2011, le Cameroun est un vaste chantier à ciel ouvert de projets structurants, se déclamant en terme de construction de plusieurs barrages hydroélectriques, du port en eau profonde de Kribi, et d’infrastructures… Autrement dit, le septennat nouveau que vient d’inaugurer Paul Biya est estampillé d’actions multiples et palpables, tout autant qu’il s’annonce achalandé d’opportunités. Le pays se bâtit malgré les écueils de la guerre asymétrique menée contre le terrorisme d’une part, et celle tout aussi sournoise menée par nos forces de défenses dans le Nord-Ouest et dans le Sud-ouest contre sécessionnistes et séparatistes, d’autre part. Malgré les guerres et la crise économique qui étreignent le monde entier, le calendrier des investissements, marque de fabrique du Renouveau national reste intact, au nom de la croissance économique du Cameroun. Fort à propos, notre pays poursuit ses chantiers en vue de l’organisation de la prochaine Coupe d’Afrique des Nations (CAN 2019). Comment saurait-il en être autrement ? les chantiers avancent aux quatre coins du pays, et déjà ceux qui doutaient de la possibilité de l’organisation de la prochaine CAN par le Cameroun déchantent. Pour être beaucoup plus précis, disons que les chantiers des stades et de voiries des villes abritant les phases de poules sont réalisés à plus de 75 %. Et pour marquer d’une pierre blanche la bonne santé de l’économie camerounaise, le président Paul Biya a clôturé le 7 novembre 2018 un emprunt obligataire de 200 milliards FCFA (au lieu des 150 milliards initialement recherchés). Cet emprunt est assorti d’un taux d’intérêt de 5,6 % pour une maturité de 5 ans (2018-2023). Cet argent frais servira à booster les projets structurants et la réalisation de certaines infrastructures urbaines et rurales. Pari réussi d’un trait, sur la double base de la confiance des créanciers nationaux et internationaux, et sur la base de la crédibilité du Renouveau. Ce n’est pas tout…
Un taux de croissance positif
Le 8 novembre, 2 jours seulement après la prestation de serment du président de la République choisi par les Camerounais, le chef de l’Etat décidait du lancement effectif du projet du barrage de Nachtigal sur le lit du fleuve Sanaga. Le barrage de Nachtigal devra produire 420 MW d’électricité pour un coût de 800 milliards FCFA. Vous l’aurez compris, le barrage de Nachtigal sera le plus grand et le plus puissant du pays. Après la mise en service partielle du barrage-réservoir de Lom Pangar, en amont du fleuve, la Sanaga va bientôt s’enrichir des barrages de Wini Barack, en plus de l’existant que représentent les barrages d’Edéa et Song Loulou. En un mois, le Cameroun de Paul Biya vient de planter le décor de ses ambitions économiques. Et ce n’est qu’un début…
Pour parfaire l’embellie qui s’annonce, le Cameroun vient d’enregistrer un taux de croissance économique de 3,6 %, au deuxième trimestre de 2018. Le bon résultat de notre croissance est dû au secteur primaire qui y a contribué à 0.7 point de croissance au PIB du pays. Le taux de croissance de 3,6 % en 2018 donne des espoirs de passer à 4,4 % en 2019 malgré le fait que notre pays soit en guerre. Et oui, le Cameroun est bel et bien en guerre, mais la nation ne croise pas les bras pour son redressement économique. Tout baigne : l’indice des investissements est positif, la Fonction publique recrute, les salaires sont régulièrement payés, la dette intérieure est progressivement apurée, de même, la solvabilité du Cameroun ne souffre d’aucun doute dans le paradigme du règlement graduel de la dette extérieure. Pour primer les efforts du Cameroun dont le FMI reconnait le recul du taux de pauvreté au pays de Paul Biya de 40,2 à 37,6 en 2018, les institutions de Bretton Woods saluent la hausse des performances économiques du Cameroun et vont allouer un appui budgétaire, à Yaoundé, de l’ordre de 46 milliards FCFA en décembre 2018. Ce beau paysage économique est soutenu par la SNH qui a reversé 2016,65 milliards FCFA dans les caisses de l’Etat au titre de la vente du brut camerounais, dont 350 milliards de versements progressifs depuis 2017. Et pour certifier sa détermination à atteindre l’émergence, le Cameroun de Paul Biya prévoit un budget de 4850,5 milliards FCFA pour l’exercice 2019, pour une augmentation de 161 milliards par rapport à 2017. Sacrée performance en un temps relativement court. Le ton est donné !
Par Eloi Bessamamena, économiste.