FECAFOOT : le complot contre Eto'o se confirme

Le Ministère des Sports suspend le processus électoral de la FECAFOOT, une décision qui semble fragiliser Samuel Eto’o et raviver les tensions dans le football camerounais.

Le climat déjà tendu autour de la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT) connaît un nouveau rebondissement, et les regards se tournent vers Samuel Eto’o, président de l’instance. Dans un communiqué officiel, le Ministère des Sports et de l’Éducation Physique a décidé de suspendre le processus électoral en cours, invoquant de multiples irrégularités et contestations portées par divers acteurs du football national. Cette intervention, perçue par beaucoup comme une tentative de déstabilisation, intervient dans un contexte de bras de fer institutionnel persistant entre le Ministère et la FECAFOOT, dont Samuel Eto’o est la figure de proue.

Des irrégularités flagrantes… ou un prétexte ?

Selon le Ministère, plusieurs dysfonctionnements entachent la crédibilité du processus électoral. Parmi les points soulevés figurent :

 •Les suspensions jugées arbitraires de certains membres influents de la Fédération ;
 •La substitution des bureaux élus par des Comités Provisoires de Gestion (CPG) ;
 •Des modifications unilatérales des textes organiques fédéraux, sources de tensions et de divisions ;
  •L’exclusion de clubs du processus électoral, perçue comme une tentative de marginalisation de certaines parties prenantes ;
  •La non-organisation de championnats dans plusieurs départements, ce qui fragilise la représentativité des acteurs locaux dans le processus.

Cependant, ces « irrégularités » sont interprétées par les partisans d’Eto’o comme des manœuvres visant à l’écarter. Des accusations de « clubs fantômes » et de « purges ciblées » ont été formulées, suggérant une volonté de manipuler le processus électoral. Il est important de noter que Samuel Eto’o a lui-même dénoncé des irrégularités dans le passé, notamment lors de l’élection de 2021, pointant du doigt des pratiques non conventionnelles.

Un appel à l’apaisement et au respect des règles… ou une ingérence ?

Le Ministère des Sports demande expressément à la FECAFOOT de corriger ces irrégularités avant toute reprise des opérations électorales. L’institution insiste sur le respect :

 •Des textes organiques de la Fédération,
 •De la réglementation nationale en matière sportive,
 •Et des principes de l’olympisme, qui exigent équité, transparence et consensus.

L’objectif affiché est de recréer un cadre électoral apaisé et consensuel, loin des tensions et des contestations actuelles. Néanmoins, cette intervention soulève la question de l’autonomie des fédérations sportives face à l’État, un sujet sensible au niveau international et notamment auprès de la FIFA, qui interdit toute ingérence gouvernementale dans les affaires footballistiques. Le conflit entre la FECAFOOT et le Ministère des Sports a déjà été marqué par des épisodes tendus, notamment autour de la nomination du sélectionneur des Lions Indomptables, Marc Brys, où Eto’o a farouchement défendu les prérogatives de la fédération.

Vers un nouveau bras de fer institutionnel ?

Cette décision risque de relancer les tensions entre le Ministère des Sports et la FECAFOOT, déjà engagée dans une gouvernance marquée par les polémiques. Des sources proches de Samuel Eto’o voient dans cette suspension une tentative de le fragiliser, voire de le rendre inéligible pour la prochaine élection, en s’appuyant sur des statuts non validés par le MINSEP et même sur une ancienne condamnation en Espagne. La situation est d’autant plus complexe que le président Paul Biya a déjà dû intervenir pour tenter d’apaiser les tensions par le passé.

Quoi qu’il en soit, cette suspension marque un tournant décisif pour l’avenir du football camerounais, où l’attente des acteurs et des supporters reste la même : un processus électoral juste, transparent et respectueux des règles du jeu. Pour les partisans de Samuel Eto’o, cette nouvelle crise n’est qu’un épisode de plus dans une série de tentatives visant à entraver son action et à le discréditer à la tête de la FECAFOOT.

Gérald Nyatte