Camtex : le géant du textile camerounais sort de sa boîte à couture !

Ça y est, on connaît enfin la recette secrète pour coudre le futur fleuron textile du Cameroun, Camtex. Le capital de cette future usine, qui va avaler 12 000 tonnes de coton par an, est désormais cuit. Et le tour de table est plutôt élégant.

La dream-team du capital

Menant la danse, on trouve le groupe Arise (via sa branche textile Panafritex) qui s’offre la part du lion avec 51,1% des parts. Un investisseur industriel de poids, ça ne se refuse pas. À ses côtés, la Sodecoton, le historique de la fibre locale, apporte son coton et 24,9% du capital. La Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS) joue les belles endormies en apportant 20% du pactole, prouvant que l’épargne des Camerounais peut aussi servir à habiller le pays. Enfin, pour boucler la boucle, Marlo Properties Fincorp complète l’ensemble avec 5%.

Les petits arrangements entre actionnaires

Bien sûr, derrière cette belle harmonie, il y a des réalités de trésorerie. Arise sera aidé par Afreximbank pour financer sa participation. Quant à Sodecoton, qui attend toujours que l’État lui rembourse 39 milliards, un système de « portage » temporaire et payant a été prévu avec la CNPS. En clair, la CNPS avance les fonds en attendant que Sodecoton récupère son argent. Une solidarité qui s’inscrit dans le nouveau partenariat glamour entre la CNPS et Arise.

La grande ambition : habiller le Cameroun et au-delà

Au programme : 12 000 emplois directs prévus dans la zone de la Dibamba (filature, tissage…), et 3 000 autres à Garoua pour la confection et la formation. L’objectif est clair : d’abord vêtir les corps habillés de l’État et le marché local, avant de conquérir la sous-région. Le retour sur investissement est espéré dans onze ans. Un pari ambitieux qui devra composer avec l’énergie, la logistique et la lutte contre la contrebande pour vraiment tenir ses promesses.

Gérald Nyatte