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Cameroun-Minsep-Fécafoot : comprendre l’affaire Toni Conceição

L’affaire Toni Conceição et le ministère des Sports du Cameroun est une histoire complexe qui a débuté en février 2022. À cette époque, Toni Conceição, l’entraîneur portugais de l’équipe nationale de football camerounaise, les Lions Indomptables, a été limogé après la défaite face à l’Égypte en demi-finale de la Coupe d’Afrique des Nations 2022 organisée par le pays.

Le problème est que la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) n’a pas pu payer les indemnités de licenciement de Toni Conceição et de son staff technique, qui s’élevaient à environ 1,8 million d’euros. C’est alors que le ministère des Sports du Cameroun est intervenu pour régler cette dette, prenant ainsi en charge les obligations auparavant assurées par la Fécafoot. Cette décision a soulevé des questions sur la gestion de la Fécafoot et les tensions avec le ministère des Sports. Samuel Eto’o, le président de la Fécafoot, a été critiqué pour son rôle dans ce licenciement controversé. Le montant total de la dette, qui s’élève à plus de 1,2 milliard FCFA, a finalement été payé par l’État du Cameroun. Tout comprendre sur cette affaire de bout en bout.

Arrivée de Toni Conceição et enjeu du contrat

D’entrée de jeu, il est important dans cette affaire entre le Minsep et la Fécafoot d’évoquer l’arrivée de Toni Conceiçao dans le pays des Lions Indomptables. Après la Coupe d’Afrique des Nations 2017, l’équipe du Cameroun n’a plus connu de réels succès. C’est alors que, Samuel Eto’o, actuel président de la fédération camerounaise de football, a été sollicité par les autorités. Il a proposé au gouvernement de lui accorder 4ans pour la réorganisation et l’amélioration du football camerounais. Le duo néerlandais, Clarence Seedorf et Patrick kluivert, ont ainsi été proposé et ont signé un contrat le 10 août 2018. Seulement, dans le contrat, il y’avait une clause clé qui stipulait la victoire des Lions Indomptables à la Coupe d’Afrique des Nations, en pensant que le Cameroun organiserait la CAN 2019. Coup de tonnerre,  le Cameroun a été éliminé en huitième de finale lors de la Can en Égypte : score 3-2 face au Nigeria avec André Onana dans les buts. Suite à cette élimination, le Ministre Narcisse Mouelle Kombi écrit au président de la fédération camerounaise de football  annonçant sa rupture de travail avec le duo néerlandais.  Après seulement 11 mois de collaboration, le contrat a été résilié. Un appel d’offre a été lancé par la suite pour le recrutement d’un nouvel entraineur. Selon le décret de 2014, l’avis obligatoire du ministre des sports est nécessaire pour le recrutement d’un entraineur. Or la fédération a établi une short list de trois entraineurs, mais trois à quatre mois sans suite. Du jour au lendemain, les populations camerounaises ont appris que Toni conceiçao est le nouveau sélectionneur du Cameroun, amené par Ferdinand Makota, un proche du Ministre des Sports Narcisse Mouelle kombi. Les transactions entre eux semblent intrigantes, avec une indemnisation récemment effectuée de presque 1,3 milliards qui semble être une arnaque colossale orchestrée par le ministère des Sports et son équipe. L’entraineur-sélectionneur, Toni Conceiçao est arrivée au Cameroun pour un salaire officiel, fixé à hauteur de 33 millions de Fcfa. Alors que ses adjoints et tout le staff technique composé d’Oman Biyick, Jean Jacques Songo et bien d’autres, devaient percevoir un salaire fixe de 6 millions 500 mille franc CFA.

Toutefois, une enquête élaborée sur le terrain et par une source digne de foi, révèle que cet entraineur touchait de manière officieuse la somme de 13 millions de Fcfa sur les 33 millions prévu. Où allaient donc les autres 20 millions de fcfa ? Bien malin qui pourrait y répondre. Il faut dire que, les deux premières années de Toni Conceiçao en tant que sélectionneur se sont déroulées dans un contexte de mécontentement vis-à-vis de de la fédération dirigée à l’époque par Saidou Bombo Ndjoya, qui semblait n’avoir pas de légitimité et  n’agissait que selon les ordres du ministère des Sports. Deux ans après, l’exécutif n’était plus d’accord pour renouveler le contrat de Conceiçao. Le ministère s’est alors précipité pour signer un nouveau contrat dans une suite d’hôtel. Seulement, il est surprenant de noter qu’il était spécifié dans ce contrat que l’équipe devait atteindre au minimum la finale, voire remporter le trophée. Il était clair que, ne pas atteindre ces objectifs entrainerait au départ. Cette équipe ministérielle a mis en place des stratégies afin que l’État dépense de l’argent. C’est grâce à la performance exceptionnelle des lions que le Cameroun a pu atteindre les demi-finales. Il faut le dire, l’entraineur n’était pas à la hauteur. « Il était tout, sauf un entraineur. C’est l’orgueil des lions qui nous ont fait remporté et allé en demi-finale. Le Cameroun était une grande équipes, car le duo Néerlandais avait déjà bien travaillé, ce Toni Conceiçao, n’a rien apporté. Il n’avait eu aucun changement. Il avait travaillé avec les même les joueurs, mis à part des joueurs par affinité qui venait et partait car lorsque le ministère faisait sa liste, les noms étaient envoyés par affinité. L’objectif était de gagner de l’argent derrière les joueurs. La Fécafoot a d’abord saisi le ministère des Sports pour le cas de l’entraineur. Le ministère s’est empressé d’aller faire les éloges sur le bon travail qu’à bat Toni Conceiçao dans les medias. N’étant pas d’accord, la Fécafoot va aussi mettre en marche des réseaux grâce à l’intervention de Samuel Eto’o et Toni Conceiçao sera limogé. La question est celle de savoir pourquoi le ministère des sports qui la recruté n’a pas pu négocier avec lui ? Pourquoi Jacques Songo et Oman Biyick ont-ils été payé depuis bientôt deux an ?

 «Il faut dire au camerounais qu’il n’y avait pas de suspension qui planait autour des lions Indomptables. Le ministère des sports et sa bande ont orchestrés le vol d’un milliards et plus de 200 millions, parce que tous doivent avoir leurs parts, et c’est comme ça que ça fonctionne dans ce ministère. Mais, on se demande pourquoi le Président de la République reste muet face à cette situation ? Je l’ai toujours dit, notre pays tend déjà beaucoup plus vers un Etat voyou. Car aucun de nos dirigeants ne pense au Cameroun, ils ne pensent qu’à nourrir leur ventre et de rester en poste ».

Maurice Vivien Onana

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