Le 26 juin 2003, le monde du football perdait l’un de ses plus brillants espoirs, Marc-Vivien Foé, foudroyé en plein match.
Vingt-deux ans plus tard, si son souvenir perdure sur les terrains, son patrimoine au Cameroun, lui, semble délaissé, pris dans les méandres des querelles familiales et de l’indifférence étatique, un triste écho à la maxime « Aide-toi et le ciel t’aidera » qui résonne amèrement aujourd’hui.Une Trajectoire Fulgurante, Un Destin Tragique
Né le 1er mai 1975 à Yaoundé, Marc-Vivien Foé a rapidement gravi les échelons du football. Milieu de terrain défensif au physique imposant et au talent indéniable, il a marqué de son empreinte les clubs où il est passé, du RC Lens à l’Olympique Lyonnais, en passant par West Ham United et Manchester City. Son palmarès, riche de deux Coupes d’Afrique des Nations (2000 et 2002) et d’un titre de Champion de France (2002), témoigne de son impact sur le terrain. Il était un pilier des Lions Indomptables, un joueur respecté et aimé de tous.Le 26 juin 2003, lors de la demi-finale de la Coupe des Confédérations opposant le Cameroun à la Colombie, le destin a frappé. À la 72e minute, Marc-Vivien Foé s’effondre sur la pelouse du stade de Gerland à Lyon. Malgré les efforts désespérés pour le réanimer, il succombe à une malformation cardiaque congénitale. Sa mort, à seulement 28 ans, a plongé le monde du football dans une profonde tristesse et a soulevé des questions cruciales sur la santé des sportifs de haut niveau.

L’Héritage Oublié : Un Patrimoine en Souffrance au CamerounAu-delà de la douleur de sa disparition, l’histoire de Marc-Vivien Foé est aussi celle d’un héritage négligé. Alors que son nom résonne encore dans les stades et les mémoires, son patrimoine au Cameroun, fruit de son travail acharné et de son succès, est malheureusement tombé dans l’oubli et les litiges. Des années après sa mort, les biens qu’il a laissés derrière lui, notamment un immeuble à Elig-Essono, Yaoundé, sont devenus le théâtre de querelles familiales amères entre sa veuve, Marie-Louise Foé, et les parents du joueur. La veuve affirme détenir une décision de la Cour Suprême reconnaissant ses enfants comme les ayants droit légitimes, mais la situation reste complexe et tendue.Plus largement, des infrastructures portant son nom, comme le complexe Marc-Vivien Foé, sont citées comme des exemples de patrimoines abandonnés, non seulement par la famille, mais aussi par l’État camerounais. Cette situation est d’autant plus poignante que Marc-Vivien Foé était un symbole de réussite et de fierté pour son pays. L’absence d’une gestion claire et d’un soutien institutionnel pour préserver et valoriser son héritage est un triste constat.
Cela soulève la question de la reconnaissance et de la protection des acquis de ceux qui ont porté haut les couleurs du Cameroun. L’adage populaire « Aide-toi et le ciel t’aidera » prend ici une dimension tragique, car malgré toute sa volonté et son travail, l’héritage de Foé semble aujourd’hui livré à lui-même, sans le soutien nécessaire pour perdurer et inspirer les générations futures.
Que reste-t-il de l’héritage de Marc-Vivien Foé aujourd’hui ?
Au-delà des souvenirs et des hommages ponctuels, son patrimoine matériel semble en déshérence. C’est un appel à la conscience collective, à la famille et à l’État, pour que la mémoire de ce grand footballeur soit honorée non seulement par des mots, mais aussi par des actes concrets. La préservation de son patrimoine est un devoir, non seulement pour sa famille, mais aussi pour le Cameroun tout entier, afin que les jeunes générations puissent s’inspirer de son parcours et que son sacrifice ne soit pas vain.
Gérald Nyatte