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Cameroun : Le retrait de la CAN 2019 présente un risque de pressions supplémentaires sur les banques locales

Selon l’agence de notation Fitch Ratings, dans une récente analyse révisée des perspectives bancaires en Afrique francophone a fait savoir que le retrait de l’organisation par le Cameroun, de la Coupe d’Afrique des Nations de football de 2019, pourrait ajouter une pression supplémentaire à celles déjà existantes sur les banques.
Le gouvernement camerounais a déclaré, que l’ensemble des projets engagés seront achevés à temps, mais cela ne semble pas convaincre les analystes de Fitch. « Les contraintes de temps liées à l’achèvement du projet vont s’estomper et les échéances des prêts pourraient glisser, augmentant potentiellement le décalage entre la constitution des actifs et les échéances de passifs des banques, qui se financent principalement avec des dépôts à vue », ont-ils fait savoir.
L’institution admet cependant que le lien entre le report de la CAN et les risques bancaires n’est pas facile à établir. Dans les discussions avec les banques, qu’elle suit, elle a pu apprendre, que la première source de remboursement des prêts accordés pour les projets d’infrastructures n’était pas la compétition elle-même, mais le budget de l’Etat.
Toutefois, avec des fonds propres qui ne représentent que 8% de la totalité de leurs actifs (patrimoine et créances sur l’économie), les banques opérant au Cameroun, de l’avis de Fitch, affichent une certaine faiblesse, puisque l’essentiel de leurs prêts est concentré, directement ou indirectement, entre les mains du gouvernement qui fait face à une accumulation de ses arriérés.
L’encours des montants engagés par les banques camerounaises dans le cadre de la CAN 2019 n’est pas facile à établir, mais on sait qu’elles sont surtout intervenues dans l’apport de fonds de contrepartie au gouvernement sur l’ensemble des infrastructures. Un engagement qui s’est organisé dans un contexte d’approche conservatrice.
En effet, sur les 12 mois s’achevant à la fin du mois de septembre 2018, l’encours des crédits accordés par les banques aux agents économiques n’a progressé que de 3%, reflétant la prudence de ces institutions financières à répondre favorablement aux demandes de crédits pour limiter la hausse des créances douteuses, dont le taux global dans le secteur est désormais de 15,8% du total des crédits, contre 14,2% une année plus tôt.

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